A 30 ans c’est l’heure de la plénitude. Le Mondial du Quad a effectivement atteint un niveau d’organisation assez extraordinaire pour l’édition 2016, que nous avons vécue en direct sur les trois jours de l’épreuve. Pour comprendre cette curieuse alchimie permettant de passer d’une zone inondée, (interdite d’accès jusqu’au 15 juillet pour protéger la nature) puis, six semaines plus tard être en capacité de proposer à des milliers de spectateurs des courses de très haut niveau, des animations, une exposition… cela en toute sécurité, il faut passer de l’autre côté de la glace.

On est loin de la première course en 1986, où Maurice Maingret pilote moto de renom  (vitesse et endurance) avait décidé « de se marrer avec des copains à se tirer la bourre sur des ATC ».

Toujours en structure associative, l’organisation a conservé, tout en se professionnalisant, cet esprit des copains qui unissent leurs compétences autour de leur passion mais, l’évolution a été impérative et contraignante. Il faut dire qu’avec les réglementions de toutes sortes, sportives bien sûr, mis aussi incendie, circulation, risques d’attentats, canicule… il y a de quoi donner le tournis aux Maingret (Maurice, Rodolphe et Bernard). Se partageant les responsabilités à la tête de ce qui est devenu une très grosse machine, ils sont totalement accaparés par un objectif permanent : que rien ne manque nulle part et qu’aucune erreur ne soit commise par rapport à la responsabilité de l’organisateur.

Un barnum éphémère

Nous ne pouvons pas détailler… d’ailleurs cela pourrait s’avérer fastidieux, tout le matériel nécessaire pour que le grand barnum soit opérationnel. Cependant, pour fixer les idées quelques chiffres peuvent s’avérer nécessaires.

La première tâche essentielle consiste à reprendre possession du terrain d’environ quarante hectares avec un fauchage complet avant traçage de la piste destinée aux SSV ( 2,2 km) et celle réservée aux quads (4,2 km). Ensuite, ce qui fait en grande partie la très grande réputation mondiale de Pont de Vaux, c’est cette qualité de piste, à la fois résistante et souple. On pourrait parler d’un label Pont de Vaux, encore confirmé cette année.

Ensuite, il faut passer à l’habillage de cette piste avec signalisation, protection et balisage. 700 barrières de ville type Vauban d’une longueur de 2,50 m, sont déployées. Elles sont complétées par les 700 barrières de type Heras d’une longueur de 3,50m. Il faut également déployer des kilomètres de rubalise de signalisation à accrocher sur une collection impressionnante de piquets. La partie signalétique mobilise également beaucoup de personnel et de matériel car il convient, dans cette ville temporaire, que les concurrents et le public sachent se repérer facilement.

Passer de la plaine inondée à cette ville, mobilise bien des énergies. Ainsi, 4 semaines avant, 25 bénévoles, en moyenne chaque jour, se répartissent un travail énorme, qui nécessitera après l’épreuve 2 semaines de démontage et de stockage.

Pour que, durant les courses les services techniques et sportifs puissent fonctionner avec un maximum d’efficacité, il faut les doter de structures fixes. 35 bungalows devront être installés, raccordés à l’électricité, dotés de moyens de transmission, climatisés. On sait que le PC sécurité, les directions de course (Quad et SSV), le service médical, la Presse, le service de chronométrage, la cabine des speakers disposent de tout ce dont ils ont besoin pour travailler dans de bonnes conditions. Tous les exposants ont besoin d’être eux aussi alimentés en électricité. Les points d’eau, les toilettes doivent être installés en nombre suffisant…Au bout des trois jours tout doit disparaitre.

 Il faudra encore deux semaines, avec une équipe de bénévoles un peu moins nombreuse, pour laisser place nette. Auparavant la piste aura été retravaillée, pour mieux passer l’hiver.

Le trentième anniversaire s’est déroulé dans les meilleures conditions. Les mesures de sécurité avaient été renforcées tant par les Services de l’Etat (Gendarmerie) 20 militaires sur place,  que par l’association, avec un recours à 25 agents de sécurité.

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Une organisation appréciée

Si les concurrents venus de 16 nations différentes cette année, se félicitent toujours des conditions de course qui leur sont proposées, ils apprécient tout autant le climat amical et décontracté que les organisateurs tiennent à préserver, sans négliger le respect des procédures toujours plus nombreuses, qu’elles soient dictées par le Préfet pour l’accueil du public ou, par les fédérations moto et auto pour le déroulement des courses.

En tout cas, le Mondial du Quad à Pont de Vaux mérite un grand coup de chapeau.

Alain Monnot | Crédit photographique : Gilles Vitry

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